mercredi 25 mars 2009

La Réunion lontan - Episode 02 : Cilaos et le Grand Séminaire


Dans ces années d'après guerre, Cilaos abritait le Grand Séminaire, qui accueillait bon nombre d'adolescents de bourgeois des Bas.


Pour la plupart d'entre eux , il n'était aucunement question d'entrer dans les Ordres, mais seulement de suivre un enseignement qu'ils avaient du mal à accepter au lycée de Saint-Denis unique établissement secondaire de l'île.


Ils vivaient totalement à l'écart de la population locale, jusqu'à l'arrivée d'un curé d'origine mauricienne, le père De Robillard, jeune homme dynamique et ouvert.


Celui-ci a commencé par organiser des matchs de foot contre les Cilaosiens. Malgré les réticences du prêtre , j'avais intégré le groupe des villageois, qui l'avait , bien sûr , emporté.


Ce rapprochement n'avait pas été beaucoup plus loin , mais c'était déjà un événement !


Les gens du littoral gagnaient les hauts de l'île pendants les vacances d'été. Un imposant groupe de jeunes se constituait à cette occasion. Le groupe était enrichi par quelques filles de l'endroit


.Et quelques idylles se nouaient, comme partout ailleurs. Il faut préciser, toutefois, qu'à l'époque, on respectait les copines et que les grossesses accidentelles étaient rarissimes, malgré l'absence de moyens contraceptifs.


Les adultes en villégiature, sortaient peu. Quelques hommes se retrouvaient chez Miline, qui tenait un bistrot en face de la gendarmerie. On y jouait aux cartes, aux dominos, parfois jusque tard dans la soirée. Miline avait sûrement été une belle femme. En tout cas , elle était très aimable.


Son bistrot servait aussi de salle de bal , pour les mariages.


Un mariage était un événement majeur , dans Cilaos. Parfois le cortège arrivait de Bras Sec, le village de l'autre côté de la ravine.


Les invités se chaussaient en arrivant à Cilaos et là, musique en tête , tout ce petit monde se dirigeait vers la Mairie , puis l'église, accompagné par les gamins , ravis du spectacle.


Le village bougeait un moment, puis se rendormait. C'était le calme absolu, rompu seulement par un autre événement moins serein et moins glorieux, les élections.

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